Langue: français

Menu

Questions et réponses sur les mesures de lutte contre l'infection à l'intention des agents de santé qui s'occupent de patients présumés ou confirmés infectés par le 2019-nCoV

Comment nettoyer les draps, les serviettes et le linge souillés provenant d’un patient atteint de la COVID-19 ? Les masques médicaux jetables peuvent-ils être stérilisés et réutilisés ? Combien de temps le 2019-nCoV peut-il survivre sur une surface sèche ?

Comment nettoyer les draps, les serviettes et le linge souillés provenant d’un patient atteint de la COVID-19 ?

Toutes les personnes qui manipulent les draps, les serviettes et les vêtements souillés provenant de patients atteints de la COVID-19 doivent :

  1. Porter un équipement de protection individuelle approprié, comprenant des gants résistants, un masque, une protection oculaire (écran facial/lunettes), une blouse à manches longues, un tablier (si la blouse n’est pas imperméable), des bottes ou des chaussures fermées avant de toucher du linge souillé.
  2. Ne jamais porter le linge souillé contre son corps ; placer le linge souillé dans un récipient étanche et clairement étiqueté (par exemple, un sac, un seau).
  3. En présence d’excréments solides sur le linge, tels que des fèces ou des vomissures, les enlever en grattant prudemment avec un objet plat et rigide et les jeter dans la chaise percée ou dans les toilettes/latrines prévues à cet effet avant de placer le linge dans le récipient prévu à cet effet. Si les latrines ne se trouvent pas dans la même pièce que le patient, déposer les excréments solides dans un seau couvert pour les évacuer dans les toilettes ou les latrines.
  4. Laver et désinfecter le linge : le lavage en machine à l’eau chaude (60-90°C) et avec de la lessive est recommandé pour nettoyer et désinfecter le linge. Si le lavage en machine n’est pas possible, le linge peut être trempé dans de l’eau chaude et du savon dans un grand tambour, en utilisant un bâton pour remuer et en évitant les éclaboussures. Si l’on ne dispose pas d’eau chaude, faire tremper le linge dans du chlore à 0,05 % pendant 30 minutes environ, puis, rincez à l’eau claire et laissez sécher complètement au soleil.

Des ressources supplémentaires sur les meilleures pratiques en matière de nettoyage de l’environnement sont disponibles dans les deux documents suivants :

  1. Infection prevention and control of epidemic-and pandemic prone acute respiratory infections in health care (en anglais)
  2. Best Practices for Environmental Cleaning in Healthcare Facilities in Resource-Limited Settings (en anglais), document élaboré par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et Infection Control Africa Network (ICAN) en collaboration avec l’OMS

Quelles sont les recommandations concernant la désinfection des véhicules, des marchandises et des produits provenant de Chine ou d’autres pays touchés par le virus de la COVID-19 ?

À ce jour, aucune information épidémiologique ne permet d’affirmer que le contact avec des marchandises, des produits ou des véhicules expédiés depuis des pays touchés par le virus de la COVID-19 soit à l’origine de la transmission du virus à l’homme.

Pour ces raisons, il n’existe pas de recommandations de désinfection concernant les marchandises et les produits provenant des pays touchés par virus de la COVID-19, étant donné qu’il n’existe pas de preuve que ces produits présentent un risque pour la santé publique. L’OMS continuera à suivre de près l’évolution de la COVID-19 et mettra à jour ses recommandations si nécessaire.


Quel équipement de protection individuelle devraient utiliser les agents de santé effectuant des prélèvements de sécrétions nasopharyngées ou oropharyngées sur des patients présentant une infection ou une suspicion d’infection par le virus de la COVID-19?

Les agents de santé qui prélèvent des échantillons de sécrétions nasopharyngées (NP) et oropharyngées (OP) sur des cas suspects ou confirmés de virus de la COVID-19 doivent bien connaître la procédure et porter une blouse à manches longues propre et non stérile, un masque médical, une protection oculaire (c’est-à-dire des lunettes ou un écran facial) et des gants. La procédure doit être réalisée dans une salle séparée/isolée, et, pendant la collecte des échantillons NP, les agents de santé doivent demander aux patients de se couvrir la bouche avec un masque médical ou un mouchoir en papier. Bien que le prélèvement d’échantillons NP et OP puisse provoquer des quintes de toux chez le patient durant la procédure, il n’existe actuellement aucune preuve que la toux générée par ces prélèvements entraîne un risque accru de transmission du virus de la COVID-19 par aérosols de sécrétions.


Les centres de transfusion sanguine doivent-ils systématiquement procéder au dépistage du virus de la COVID-19 dans les produits sanguins ?

Non, bien que des fragments d’ARN du SRAS-CoV-2 aient été détectés dans le sang de patients symptomatiques, cela ne signifie pas que le virus est viable/infectieux. En général, les virus respiratoires ne sont pas connus pour être transmis par transfusion sanguine. Les centres de transfusion sanguine devraient mettre en place des mesures de dépistage systématique des donneurs afin d’éviter que des personnes présentant des symptômes respiratoires ou de la fièvre ne donnent leur sang. Par mesure de précaution, les centres de transfusion sanguine pourraient inciter les personnes ayant voyagé dans un pays touché par le virus de la COVID-19 au cours des 14 jours précédents, ou celles chez qui le virus a été diagnostiqué ou qui sont en contact étroit avec un cas confirmé de COVID-19, à éviter de donner leur sang.


Les bottes, les tabliers imperméables, ou les combinaisons sont-ils des équipements de protection individuelle devant être systématiquement utilisés par les agents de santé s'occupant de patients présumés ou confirmés atteints de l'infection à 2019-nCoV?

Non. Les orientations actuelles de l'OMS destinées aux agents de santé qui s'occupent de patients présumés ou confirmés atteints de l'infection respiratoire aiguë à 2019-nCoV recommandent d'appliquer les précautions contre le contact et les gouttelettes, en plus des précautions standard qui devraient être systématiquement appliquées par tous les agents de santé pour tous les patients. En termes d'équipements de protection individuelle (EPI), les précautions contre le contact et les gouttelettes consistent à porter des gants jetables pour protéger les mains et une blouse à manches longues, propre et non stérile pour éviter la contamination des vêtements, des masques médicaux pour protéger le nez et la bouche, et une protection oculaire (p. ex. lunettes de protection, écran facial), avant d'entrer dans la pièce où sont admis des patients présumés ou confirmés atteints de l'infection respiratoire aiguë à 2019-nCoV. Les appareils de protection respiratoire (p. ex. respirateur N95) ne sont nécessaires que pour les actes générant des aérosols. Pour plus d'informations sur les EPI destinés aux agents de santé qui s'occupent de patients atteints d'une infection à nCoV présumée ou confirmée, cliquez ici : https://www.who.int/fr/publications-detail/infection-prevention-and-control-during-health-care-when-novel-coronavirus-(ncov)-infection-is-suspected-20200125


Les masques médicaux jetables peuvent-ils être stérilisés et réutilisés ?

Non. Les masques médicaux jetables sont destinés à un usage unique. Après avoir utilisé un masque médical, il faut l’enlever à l'aide de techniques appropriées (c'est-à-dire, ne pas toucher sa partie avant, l'enlever en saisissant par l'arrière les lanières ou les brides élastiques qui passent autour des oreilles) et s'en débarrasser immédiatement dans un réceptacle à déchets infectieux muni d'un couvercle, puis pratiquer les gestes d'hygiène des mains. Pour plus d'informations sur l'utilisation des masques dans le contexte de la flambée à nCoV, cliquez ici : https://www.who.int/publications-detail/advice-on-the-use-of-masks-the-community-during-home-care-and-in-health-care-settings-in-the-context-of-the-novel-coronavirus-(2019-ncov)-outbreak (en anglais)


Pourquoi l'OMS recommande-t-elle les précautions contre le contact et les gouttelettes et pas l'application des précautions contre la transmission aéroportée pour les agents de santé prodiguant des soins aux patients atteints d'une infection à 2019-nCoV ?

L'OMS a mis au point ses brèves orientations en se fondant sur le consensus d'experts internationaux qui ont examiné les données probantes actuellement disponibles sur les modes de transmission du 2019-nCoV. Ces données démontrent que la transmission du virus se fait par gouttelettes et contact avec des surfaces d'équipement contaminées ; elles ne confirment pas une transmission courante par voie aéroportée. Une transmission aéroportée peut se produire, comme ce fut le cas pour d'autres maladies respiratoires virales, pendant les actes générant des aérosols (p. ex., intubation endotrachéale, bronchoscopie) ; c'est la raison pour laquelle l'OMS recommande les précautions contre la transmission aéroportée pour ce type d'actes. Pour plus d'informations sur la protection des agents de santé contre le 2019-nCoV, cliquez ici : https://www.who.int/fr/publications-detail/infection-prevention-and-control-during-health-care-when-novel-coronavirus-(ncov)-infection-is-suspected-20200125.


Des patients présumés ou confirmés atteints de l'infection à nCoV peuvent-t-ils être regroupés dans la même chambre ?

Dans l'idéal, les patients présumés ou confirmés atteints de l'infection respiratoire aiguë à 2019-nCoV devraient être isolés dans des chambres individuelles. Toutefois, lorsque cela n'est pas possible (p. ex. lorsque le nombre de chambres individuelles est limité), le regroupement est une option acceptable. Certains patients chez qui l'on suspecte une infection à 2019-nCoV peuvent en fait avoir d'autres maladies respiratoires, c'est pourquoi ceux-là doivent impérativement être regroupés séparément des patients dont l'infection à 2019-nCoV est confirmée. Une distance minimale de 1 mètre entre les lits doit être maintenue à tout moment.


Les patients présumés ou confirmés infectés par le 2019-nCoV doivent-ils être hospitalisés s'ils présentent une symptomatologie bénigne ?

Non. Pour les patients qui présentent des symptômes bénins, p. ex. fièvre peu intense, toux, malaise général, rhinorrhée, mal de gorge sans signaux d'alerte, tels qu'essoufflement ou difficultés respiratoires, symptômes respiratoires accrus (à savoir, augmentation des expectorations ou hémoptysie), symptômes gastro-intestinaux tels que nausée, vomissements et/ou diarrhée et sans changement dans l'état mental, l'hospitalisation peut ne pas s'imposer, sauf si l'on craint une détérioration clinique rapide. Tous les patients renvoyés chez eux doivent recevoir comme consigne de revenir à l'hôpital s'ils constatent une aggravation de leur état. Pour plus d'informations sur les critères d'admission, veuillez cliquer ici : https://www.who.int/publications-detail/clinical-management-of-severe-acute-respiratory-infection-when-novel-coronavirus-(ncov)-infection-is-suspected (en anglais).

Pour plus d'informations sur les soins à domicile des patients à 2019-nCOV présentant des symptômes bénins, veuillez cliquer ici : https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/330672/9789240000865-fre.pdf


Les hôpitaux spécialisés ou de recours sont-ils obligatoires pour les patients présumés ou confirmés atteints de l'infection à 2019-nCoV, lorsqu'une hospitalisation s'avère nécessaire ?

Non. Les recommandations actuelles de l'OMS ne prévoient pas l'obligation de faire appel exclusivement aux hôpitaux spécialisés ou de recours pour soigner des patients présumés ou confirmés atteints d'une infection respiratoire aiguë à 2019-nCoV. Cependant, les pays ou les juridictions locales peuvent opter pour la prise en charge des patients dans ces types d'hôpitaux si ces derniers sont jugés les plus aptes à prendre en charge en toute sécurité les patients présumés ou confirmés atteints de l'infection respiratoire aiguë à 2019-nCoV, ou pour d'autres raisons cliniques (p. ex., disponibilité de services de réanimation avancée). Quoi qu'il en soit, tout établissement de santé dans lequel sont soignés des patients présumés ou confirmés infectés par le 2019-nCoV doit se conformer aux recommandations de l'OMS en matière de lutte contre les infections afin de protéger les patients, le personnel et les visiteurs. Cliquez ici pour consulter les lignes directrices : https://www.who.int/fr/publications-detail/infection-prevention-and-control-during-health-care-when-novel-coronavirus-(ncov)-infection-is-suspected-20200125.


Quels sont les désinfectants recommandés pour le nettoyage de l'environnement dans les établissements de santé ou les habitations hébergeant des patients présumés ou confirmés atteints de l'infection à 2019-nCoV ?

Le nettoyage de l'environnement dans les établissements de santé ou les habitations hébergeant des patients présumés ou confirmés atteints de l'infection à 2019-nCoV doit utiliser des désinfectants qui sont actifs contre les virus à enveloppe, tels que le 2019-nCoV et d'autres coronavirus. Il existe de nombreux désinfectants, y compris les désinfectants couramment utilisés dans les hôpitaux, qui sont actifs contre les virus à enveloppe. Les recommandations actuelles de l'OMS préconisent d'utiliser :

  • l'alcool éthylique à 70 % pour désinfecter, entre chaque utilisation, les équipements spécialisés réutilisables (p. ex., les thermomètres)
  • l'hypochlorite de sodium à 0,5 % (équivalent 5000 ppm) pour la désinfection des surfaces fréquemment touchées dans les habitations ou les établissements de santé

Cliquez ici pour consulter les lignes directrices destinées aux établissements de santé pendant la flambée à 2019-nCoV : https://www.who.int/publications-detail/clinical-management-of-severe-acute-respiratory-infection-when-novel-coronavirus-(ncov)-infection-is-suspected,

https://www.who.int/fr/publications-detail/infection-prevention-and-control-during-health-care-when-novel-coronavirus-(ncov)-infection-is-suspected-20200125.

Des informations supplémentaires sur le nettoyage de l'environnement (locaux, surfaces et équipements) sont disponibles ici : https://www.cdc.gov/hai/pdfs/resource-limited/environmental-cleaning-508.pdf (en anglais)


Combien de temps le 2019-nCoV peut-il survivre sur une surface sèche ?

On ne dispose actuellement d'aucune donnée sur la stabilité du 2019-nCoV sur les surfaces. Les données d'études en laboratoire menées sur le SRAS-CoV et le MERS-CoV ont montré que la stabilité dans l'environnement dépend de plusieurs facteurs parmi lesquels la température relative, l'humidité et le type de surface. L'OMS continue à surveiller l'émergence d'éléments probants au sujet du nCoV, et procèdera aux mises à jour à mesure que ces données probantes seront disponibles.


Y a-t-il une procédure spéciale concernant les déchets produits par les patients présumés ou confirmés infectés par le 2019-nCoV ?

Non. Les déchets produits pendant les soins dispensés en milieu hospitalier ou à domicile aux patients présumés ou confirmés atteints de l'infection à 2019-nCoV doivent être éliminés comme des déchets infectieux. Pour plus d'informations sur l'élimination des déchets infectieux, veuillez cliquer ici :

https://www.who.int/water_sanitation_health/publications/safe-management-of-waste-summary/fr/

https://www.cdc.gov/hai/pdfs/resource-limited/environmental-cleaning-508.pdf (en anglais)


Y a-t-il des procédures spéciales pour la prise en charge du corps des personnes décédées de l'infection à 2019-nCoV ?

Non, il n'existe pas de procédures spéciales pour la prise en charge du corps des personnes décédées de l'infection à 2019-nCoV. Les autorités et les établissements médicaux doivent se conformer aux politiques et réglementations établies qui régissent la prise en charge post-mortem des personnes décédées de maladies infectieuses. 


Existe-t-il un modèle pour la mise en place d'une salle d'isolement, et pour les types de produits et les exigences sanitaires en la matière ?

Un modèle pour mettre en place une salle d'isolement est actuellement en cours d'élaboration. Les spécifications en matière d'EPI pour les agents de santé qui s'occupent de patients infectés par le nCoV figurent dans le guide de matériels et produits médicaux disponible à l'adresse : https://www.who.int/publications-detail/disease-commodity-package---novel-coronavirus-(ncov) (en anglais)


Les solutions chlorées peuvent-elles aussi être utilisées ?

Les solutions chlorées sont fortement déconseillées, car elles font courir un risque plus élevé d'irritation des mains et d'effets néfastes sur la santé lors de leur préparation et de leur dilution, notamment une irritation des yeux et des problèmes respiratoires. Elles risquent par ailleurs de perdre leur effet antimicrobien si elles sont exposées à la lumière du soleil ou à la chaleur. Pour préparer des solutions de chlore, il faut un certain entraînement pour obtenir la dose correcte de 0,05 % avec les différentes concentrations d'eau de Javel disponibles dans le secteur privé. Même conservées dans un endroit frais et sec avec un couvercle et à l'abri de la lumière du soleil, elles doivent être renouvelées chaque jour. En comparaison, une simple solution d'eau savonneuse ne présente aucun des risques sanitaires ou complications susmentionnés, notamment la perte de l'effet antiviral sous l'effet de la chaleur ou de la lumière du soleil. L'effet antiviral de l'eau savonneuse est dû au fait que le savon dissout la membrane superficielle huileuse du virus de la COVID-19, ce qui tue le virus.